Son origine :
Le Baudet du Poitou est issu d'une très ancienne sélection
effectuée dans l'espèce asine (ânes communs)
grâce à des générations d'éleveurs.
La race est décrite avec précision en 1717, où
elle est déjà très renommée.
Cette race pourrait remonter à
l'époque gauloise. L'origine du Baudet du Poitou reste
un mystère. Les éleveurs de Baudets du Poitou se
sont organisés pour perpétuer et garantir ce patrimoine
génétique considéré dans le monde
entier comme la race la plus ancienne et la plus originale.
C'est à Niort, en 1884,
que se met en place le livre généalogique (stud-book)
du Baudet du Poitou. C'est le premier stud-book de toutes les
races d'ânes.
La tenue de ce livre généalogique se poursuit grâce
à la vigilance des éleveurs regroupés en
un Syndicat. Un livret donne chaque année la liste des
nouveaux animaux agréés et les dates des concours.
Sa sauvegarde :
Ce patrimoine vivant a bien failli disparaître. Victime
des transformations du monde rural et de l'oubli, il n'y avait
plus qu'une soixantaine de Baudets du Poitou en 1980.
Un plan de sauvegarde est alors
mis en oeuvre par le Parc Naturel Régional du Marais Poitevin
aidé par les Haras Nationaux, le Syndicat des Eleveurs
et l'Association pour la Sauvegarde du Baudet du Poitou (Sabaud).
Une ferme expérimentale
d'élevage est mise en place en 1980 : l'Asinerie Nationale
à Dampierre sur Boutonne en Charente-Maritime. Sa mission
est d'augmenter les effectifs en race pure, en croisement continu
d'absorption, de relancer la production mulassière, d'accueillir
le public et les éleveurs. L'Asinerie est une station
de monte réputée pour la reproduction des Baudets
du Poitou, des chevaux de la race "Mulassière du
Poitou" et la production de mules poitevines (Baudet fécondant
une jument).
Cette propriété du
Département de la Charente-Maritime est aussi un but de
visite. A l'Asinerie, la Maison du Baudet du Poitou retrace l'histoire
de cette race, sensibilise au risque de disparition et présente
le programme de sauvegarde. Plus de dix mille visiteurs viennent
chaque année voir les animaux et s'y informer.
En 1994, l'inventaire de la population
des Baudets du Poitou recense plus de deux cents animaux de la
race d'origine dispersés en Europe. Un tiers se trouve
dans le berceau de race, un tiers dans le reste de la France,
un tiers à l'étranger : Angleterre, Allemagne,
Suisse, Belgique, Hollande,...... Quelques spécimens se
trouvent également aux Etats-Unis.
Ses aptitudes et ses usages
Le Baudet du Poitou a une trop grande valeur pour être
utilisé au travail de bât. Son usage est lié
à sa valeur génétique de reproducteur qui
permet de créer deux produits : des Baudets du Poitou
et des mules poitevines.
Le Baudet du Poitou tient sa réputation
de son rôle comme "père-baudet". La jument
mulassière poitevine, fécondée par un mâle
de race Baudet du Poitou, donne une mule de qualité exceptionnelle.
Animal hybride connu depuis l'Antiquité,
la mule cumule les qualités des deux espèces. C'est
un animal de traction, de bât ou d'attelage incomparable.
A poids égal, la mule poitevine est le plus puissant animal
d'attelage. C'est aussi le plus sûr. Durant des siècles,
la région d'origine (Vendée, Deux-Sèvres,
Vienne, Charente-Maritime) produisit de 12.000 à 18.000
mules par an, et jusqu'à la première Guerre mondiale.
Aujourd'hui la production de mules se limite à quelques
dizaines par an et sert surtout à l'attelage.
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Son standart
D'un caractère tranquille, de grande taille, de forte
ossature et recouvert d'une robe typique, le Baudet du Poitou
a su conserver l'ensemble de ses qualités de reproducteur,
fruit de sa longue sélection préservée au
cours de plusieurs siècles d'élevage.
L'ânesse de race "Baudet du
Poitou" donne naissance, au bout d'un an de gestation, à
un ânon (fedon) qui sera sevré à partir de
sept ou huit mois. L'ânon est un véritable animal
en peluche, affectueux et éveillé qui va devenir
à partir de trois ans un Baudet du Poitou adulte, mâle
ou femelle.
Pour le mâle, la taille moyenne est
entre 1,40 et 1,55 m. Son poids varie de 250 à 430 kilos.
Sa fourrure est épaisse, formée de longues mèches
de poils drus. La robe possède une couleur bai-brun (chataîgne)
pouvant aller de la couleur de la fougère sèche
au bai-brun très sombre.
La robe est répartie d'une façon
très précise chez les Baudets du Poitou : le museau
et le nez, ainsi que le tour des yeux, sont blancs argentés.
Une fine ligne de poils carmins sépare ces poils courts
argentés du reste de la robe bai-brun. Le dessous du ventre
et l'intérieur des cuisses est gris-clair.
L'ânesse de race Baudet du Poitou
est plus petite que le mâle, de 1,35 à 1,45 m. Moins
volumineuse, l'ânesse possède souvent une fourrure
aussi dense que certains baudets "bourailloux" à
poils longs.
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Son élevage et son organisation
Le baudet du Poitou est une race bien définie qu'il convient
de protéger pour garantir son origine. Ce n'est pas pour
autant que le baudet du Poitou soit plus difficile à élever
qu'un âne ordinaire ou d'une autre race asine.
Un réglement d'élevage (le
stud-book) est reconnu officiellement par l'Etat. Les animaux
de la race "Baudet du Poitou" sont répertoriés,
identifiés par pose d'une puce électronique et
munis d'un certificat d'origine du SIRE garantissant leur appellation.
Des concours annuels permettent aux éleveurs
de bénéficier de primes et surtout de faire découvrir
les qualités de ces animaux exceptionnels.
La race, très demandée, est
en plein développement mais n'est pas encore sauvée.
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